Comment ne plus avoir peur de l'échec
#18 - Et si les échecs étaient des cadeaux mal emballés ?
Automne 1825 - Charles, un jeune écossais intègre l’Université d’Edimbourg pour étudier la médecine. Révolté par les méthodes brutales des chirurgiens et trouvant les cours ennuyeux, il quitte la faculté.
=> C’est un échec.
Il intègre alors l’université de Cambridge pour suivre des études de théologie et devenir pasteur. Encore incapable de s’intéresser aux cours, il quitte une nouvelle fois la fac.
=> Nouvel échec.
Alors sans réel plan, Charles embarque sur un navire, pour 2 ans d’exploration à travers le monde. Le voyage dura finalement 5 ans.
Parti en étudiant raté, Charles revient passionné par l’étude des espèces et de la biologie. Une vocation était née.
Quelques années plus tard, Charles présentera la théorie révolutionnaire de la biologie et deviendra l’un des plus grands scientifiques de tous les temps.
Cette théorie, c’est la théorie de l’Évolution.
Ce Charles, c’est Charles Darwin.
Sans ses échecs universitaires, Charles Darwin n’aurait jamais embarqué pour cette exploration et ne se serait peut-être jamais passionné pour la biologie, au point de la révolutionner comme il l’a fait.
“On trouve sa destinée par les chemins qu’on prend pour l’éviter” disait Jean de la Fontaine
Les échecs peuvent nous apprendre des leçons importantes et nous guider dans la bonne direction.
À titre personnel, mes plus gros échecs se sont souvent avérés être de véritables bénédictions, a posteriori.
Pourtant, en France, les échecs et les erreurs de parcours sont encore mal vus.
Et si on essayait de changer notre rapport à l’échec ?
La peur de l’échec, un mal français
“Qu’est-ce que tu fais dans la vie ?”
En France, c’est la première question que nous posons aux gens que nous rencontrons.
Nous rattachons notre identité à notre métier.
Il vaut mieux avoir de bonnes notes, trouver sa voie rapidement, ne pas trop changer de parcours et avoir une étiquette facilement identifiable.
Si l’échec est si honteux en France, c’est surtout parce que nous nous identifions à celui-ci.
Nous voyons les échecs comme des témoins de notre propre valeur.
Et non comme des leçons nécessaires à l’atteinte de nos objectifs.
Cet état d’esprit freine notre audace.
À force de ne pas vouloir échouer, on arrête de tenter.
On s’évertue à choisir le chemin le plus sûr et le plus valorisé.
Mais est-ce toujours le meilleur chemin pour répondre à nos aspirations individuelles ?
Pas forcément.
À quoi bon poursuivre une voie intellectuelle, si l’on se sent l’âme d’un manuel ?
À quoi bon choisir un métier de bureau, si ce que l’on aime, c’est d’être au contact de la nature ?
À quoi bon choisir une grande boîte prestigieuse, si on aime la flexibilité des petites structures ?
Trop de personnes étouffent leurs aspirations, par peur d’être différent.
Le nombre de burn out, bore out ou brown out témoigne de cette tendance : de plus en plus de gens sont coupés d’eux-mêmes, de leur talent propre et de leur possibilité d’expression.
“La vraie menace : à force de ne pas oser échouer, c’est d’échouer tout simplement à vivre.” - Charles Pépin, Les vertus de l’échec
Les vertus de l’échec
L’échec est le fondement de la réussite - Lao Tseu
En France, échouer est honteux.
Pourtant, des personnalités telles que Michael Jordan, Nietzsche ou encore Lao Tseu voient l'échec comme une chance.
Voici 5 vertus de l’échec pour vous en convaincre :
1️⃣ L'échec vous fait apprendre plus vite
Les expériences mêmes ratées, font progresser plus vite que la théorie. Mieux vaut un échec rapide et rapidement rectifié, que pas d’échec du tout.
Aux Etats-Unis, les théoriciens de la Silicon Valley vantent même le “fail fast, learn fast” (=échouer vite, apprendre vite).
Les entrepreneurs ayant échoué tôt peuvent tirer les enseignements de leurs échecs et mieux réussir que ceux qui connaissent des parcours lisses.
2️⃣ L'échec renforce votre caractère
Les difficultés vous poussent dans vos retranchements. Elles vous obligent à faire preuve de créativité, de résilience et de force de caractère.
“Ce qui ne me tue pas me rend plus fort” disait Nietzsche.
3️⃣ L'échec est un témoin de votre audace
L’un des plus grands regrets des personnes en fin de vie :
“Ne pas avoir eu le courage de vivre une vie fidèle à moi-même, mais à ce que les autres attendaient de moi.” - Les 5 regrets des personnes en fin de vie - Brownie Ware
Avoir connu l’échec, c’est avoir osé.
Oser, c’est oser l’échec et c’est éviter de nourrir ce type de regrets.
4️⃣ L'échec rend vos succès plus savoureux
Que vaut un succès obtenu en claquant des doigts ?
Nous préférons tous les films à rebondissement, les jeux challengeants et les victoires acquises dans la difficulté.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire : échouer aujourd’hui amplifie la saveur qu’auront vos victoires demain.
5️⃣ L'échec vous offre une chance de vous réinventer
Échouer vous donne une opportunité : vous questionner, voire carrément vous réinventer.
Les échecs d'un jour sont souvent vus comme des chances, rétrospectivement, car ils ont mené vers des chemins victorieux.
Charles Darwin ne serait peut-être pas devenu un des plus grands scientifiques de tous les temps, s’il avait réussi ses études de théologie.
Devenez un scientifique de l’échec
La démarche scientifique est elle-même une science de l’échec. Par exemple, c’est l’étude des dysfonctionnements du corps qui fait avancer la médecine.
Le scientifique, confronté à une anomalie, ne s'auto flagelle pas devant celle-ci.
Au contraire, il apprend de son échec et travaille sur son expérience, pour trouver une solution.
5 pistes pour devenir un scientifique de l’échec au quotidien :
Soyez curieux
Je me répète pas mal à propos de la curiosité. Mais cette soif de comprendre, si elle est cultivée, permet de dépasser la peur de l’échec.
→ Laissez votre curiosité prendre le dessus sur votre peur d’échouer.
Adoptez un état d’esprit de croissance
Après des décennies de recherche, Carol Dweck, psychologue de l'Université de Stanford, a découvert le pouvoir de l'état d'esprit sur nos vies.
Dans son livre “Mindset”, elle distingue :
les personnes à l’état d'esprit fixe : elles croient que les capacités sont fixes.
—> Elles voient donc l’échec comme une définition de leur valeur.
les personnes à l’état d’esprit de croissance : elles croient que les capacités peuvent s’apprendre et être développées.
—> Elles voient l’échec comme un enseignement qui permet de progresser.
👉 Les personnes à l’état d’esprit de croissance ont plus de chance de réussir à long terme, de s’épanouir et de faire preuve de résilience.
Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. - Nelson Mandela
⇒ Rappelez-vous que tout s’apprend et que l’échec n’est que le chemin menant vers l’apprentissage.
Entourez-vous de gens bienveillants
La question de l’entourage est essentielle quand il s’agit d’oser. Difficile d’être audacieux et d’accepter un échec potentiel, quand on est entouré de personnes cyniques ou négatives.
⇒ Entourez-vous de personnes encourageantes, qui vous comprennent et qui soutiennent vos initiatives.
Internet vous permet de trouver des gens qui partagent vos ambitions et bizarreries. N’hésitez pas à les contacter.
Posez-vous ces 3 questions
Que se passera-t-il dans 10 ans si je n’agis pas ?
Que peut-il arriver de pire si je passe à l’action ?
Quelle décision me donnera des regrets quand j’aurai 80 ans ?
Ces exercices de visualisation permettent de rationaliser vos peurs et de prendre conscience des vrais enjeux.
Trouvez l’équilibre entre Ordre et Chaos.
Oser l’échec n’est pas facile.
D’ailleurs, oser l’échec ne signifie pas qu’il faut tenter tout et n’importe quoi en mode “one life”.
Nous avons tous besoin d’un équilibre :
entre stabilité et prise de risque,
entre succès et échec,
entre ordre et chaos.
Trop d’ordre, c’est l’ennui.
Trop de chaos, c’est le stress.
⇒ Trouvez vos repères, déterminez les domaines stables de votre vie, pour vous autoriser à prendre des risques dans d’autres domaines.
Par exemple : avoir une stabilité géographique et relationnelle peut vous permettre d’oser professionnellement.
Quoiqu’il en soit, changer sa vision de l’échec est une étape indispensable, pour se donner les moyens d’oser, d’apprendre, et de grandir.
“Le succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal : c'est le courage de continuer qui compte.” - Winston Churchill
Réflexion inspirée du livre “Les vertus de l’échec” - Charles Pépin
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