Comment reprendre le contrôle sur son attention (et ne plus subir son smartphone)
#4 - Pour ne plus être victime de la guerre de l'attention
Bonjour à tous 👋
Je suis heureux de vous retrouver pour cette 4ème édition ! Avant de commencer, j’ai une grande annonce à vous faire 🥁
Je viens de finir la réalisation de mon documentaire, sur mon voyage de 9 mois en quête de sens !
Pour rappel : alors que je ressentais une profonde perte de sens, je suis parti à l’aventure pour mieux comprendre notre monde, ma place dans celui-ci et interroger des inconnus à l’initiative de projets écologiques dans différents pays.
Cette expérience a été d’une richesse incroyable. Je tenais à partager tout ce que j’avais appris au cours de ce voyage initiatique, pour inspirer le changement à mon humble échelle.

Avant de le diffuser en ligne, je réalise une diffusion en avant-première, mercredi 19 juillet, à 19h, à Lorient, à la Baleine Déshydratée.
Si vous êtes dans le coin, je serai très heureux de vous y voir, envoyez-moi un message, pour que je puisse estimer le nombre de personnes 🙏
PS : bien entendu, c’est gratuit 😇
Trève de mondanités, place à l’édition du jour 👇
Comment reprendre le contrôle sur son attention (et ne plus subir son smartphone)
Nous sommes les victimes de la guerre de l’attention.
Plus que jamais, les sollicitations nous submergent : smartphones, notifications, messages publicitaires, informations en continu…
Nous devons sans cesse évaluer si les informations sont utiles, suffisantes ou insignifiantes.
Même lorsque nous prenons une décision, nous avons toujours l’impression de rater quelque chose. Nous vivons à l'ère de l’infobésité.
Ce trop plein d'informations est délétère pour notre attention. L’incapacité à se concentrer est l’une des maladies modernes.
Il est temps de comprendre les mécanismes de cette guerre de l’attention, pour ne plus subir les conséquences de cette aliénation moderne.
I) Quand les faiblesses de votre cerveau deviennent une opportunité économique
“Les réseaux sociaux ne sont que des produits, développés par des entreprises privées, financés à grands frais, commercialisés avec soin et conçus en fin de compte pour capter puis vendre vos informations personnelles et votre attention à des annonceurs.” - Cal Newport
15 000 messages publicitaires : c’est ce que nous affrontons chaque jour.
Heureusement, la majorité de ces informations n’est pas traitée par notre cerveau. Cela provoquerait chez nous une angoisse et une paralysie totale.
Pour économiser de l’énergie, notre cerveau :
-fait le tri dans les informations disponibles : il dirige notre attention vers ce qui a de l’intérêt pour lui (danger, émotions, apprentissage…).
-utilise des raccourcis : la majorité de nos décisions sont réalisées en pilote automatique. Le cerveau s’appuie sur ses expériences passées pour agir de manière automatique et ainsi, économiser de l'énergie.
Cependant, ces raccourcis peuvent affecter notre jugement : les biais cognitifs.
Nos biais cognitifs sont des schémas de pensée trompeurs et faussement logiques qui nous aident à prendre une décision rapidement.
Par exemple, nous disposons tous d’un biais de négativité : nous avons une tendance naturelle à nous concentrer sur les événements négatifs.
Les réseaux sociaux se sont armés des plus grands neuroscientifiques de la planète pour utiliser ces biais cognitifs à leur avantage.
Leur objectif est simple : nous faire passer le plus de temps possible sur leur plateforme.
C'est facile, divertissant, coloré... Notre cerveau raffole de ces distractions instantanées et cherche à y retourner de manière compulsive.
En nous rendant sur Instagram, on active le circuit de la récompense et on reçoit un shot de dopamine.
Le cerveau mémorise donc l’information suivante : scroller fait du bien.
Il s’agit là de dopamine bon marché, celle qui nous procure des plaisirs illusoires et nous pousse à l’inaction.
Bien-sûr, à petite dose, cela peut être un divertissement comme un autre.
Mais il faut être conscient de son potentiel addictif, car succomber aveuglément à ses désirs de l’instant s’avère souvent destructeur à long terme.
C’est un processus infernal : telle une drogue, notre cerveau s’habitue à son shot de dopamine. Le plaisir diminue progressivement et il faut augmenter les doses.
La guerre de l’attention est donc bien ancrée dans son époque : c’est une course au toujours plus.
Plus le temps passe et plus les techniques sont agressives. Les plateformes font la promotion de contenus toujours plus courts et divertissants.
Cette tendance affecte :
Nos capacités cognitives : capacités d'attention, de concentration et notre mémoire.
Notre santé mentale : une addiction aux réseaux sociaux peut provoquer du stress, de l’angoisse, de la dépression, incite à la comparaison et affecte l’estime de soi.
Notre libre arbitre : les contenus proposés nous confortent dans nos certitudes et radicalisent nos modes de pensées. Nous perdons peu à peu, notre capacité à être ouvert à la diversité d'opinion, à débattre et à trouver des compromis constructifs.
“Dans 50 ans, on risque de devenir une société complètement dépressive parce qu’elle s’est coupée de la possibilité de satisfactions plus profondes. Lorsqu’on reste coincé au niveau superficiel pour stimuler le système de récompense, il y a une perte de sens.” - Jean-Philippe Lachaux
II) Pourtant, la qualité de votre attention détermine la qualité de votre vie.
“Nous n’avons pas véritablement une existence courte, mais nous en gaspillons une part considérable." - Sénèque
La technologie était censée faciliter notre vie. Mais elle est finalement mise au service de notre soif d’avoir (de l’information, du statut…), qui est infinie.
J’ai moi-même du mal à ne pas “rentabiliser” mes temps morts. Longtemps, j'ai cherché à être constamment productif, instruit ou distrait.
Mais cette course infernale nous fait oublier l’essentiel : chaque seconde qui passe est surtout une opportunité d’apprécier pleinement ce que la vie nous offre.
La meilleure façon de chérir la vie est de se rappeler son impermanence. C'est se rappeler que chaque fois que l'on voit quelqu'un, c'est une fois de moins qu'on le voit. C'est se rappeler que chaque fois que l'on va quelque part, c'est une fois de moins que l'on s'y rend. En faisant cela, vous ralentissez naturellement. Presque comme un réflexe, vous commencez à vivre vraiment". - Gaby Goldberg
Quand on prend conscience que chaque seconde qui s’égraine est une de moins dont nous disposerons sur cette terre, nous retrouvons l’envie de savourer chacune d’elle.
C’est là que notre attention est précieuse.
Lorsque nous sommes véritablement attentifs aux autres, au monde qui nous entoure et à nos ressentis, on sort du pilote automatique du quotidien et la vie s’illumine.
Notre attention détermine notre capacité à vivre le moment présent :
Apprécier les petits bonheurs simples : un bon plat, soleil qui réchauffe la peau, un paysage à couper le souffle..
👉 Toutes ces petites choses sont des sources de bonheur, à condition d’y porter attention.
Faire des rencontres et avoir des relations saines
👉 Faire des rencontres, c'est avant tout une histoire de disponibilité d'esprit et d’attention portée aux autres.
Avoir une vie professionnelle épanouissante
👉 Être pleinement attentif et plongé dans son travail rend heureux.
Ces moments de bonheur sont disponibles partout, en illimité.
À condition d’y porter sa pleine attention.
III) L’intention comme rempart à la perte d’attention
Il existe beaucoup de techniques et de hacks pour réduire son temps sur les réseaux sociaux.
Mais la base pour retrouver le contrôle de son attention, c’est d'établir clairement ses intentions.
1 - Clarifiez vos intentions
Quand vous fixez une intention, votre cerveau devient proactif à l’égard des informations qui lui parviennent.
Vous retrouvez votre âme de chasseur-cueilleurs : vous n’êtes pas en quête de gibier, mais d’idées/informations qui vous font avancer vers votre but.
Votre but ne doit pas forcément être un résultat à atteindre.
Demandez-vous plutôt : “quelle est la personne que je souhaite devenir ?”
Avoir une idée de l’identité que vous souhaitez incarner vous donne une direction, un but et des actions quotidiennes à réaliser.
“Chaque action que vous entreprenez est un vote pour le type de personne que vous souhaitez devenir.” - James Clear
Pistes d’action :
Définissez la personne que vous souhaitez devenir
Déduisez-en des objectifs annuels / mensuels / quotidiens
Planifiez votre journée à l’avance
L’idéal est même de planifier ses temps de loisirs pour ne pas être dépendant de ce qui attire votre attention sur le moment.
2 - Modelez votre environnement
Nous devenons le produit de l’environnement dans lequel nous vivons.
Les signaux visuels sont le plus grand déclencheur de notre comportement: la télécommande à côté du canapé, le téléphone dans notre poche…
Ces actions sont parfois tellement habituels que nous les réalisons, de manière inconsciente, par réflexe.
C'est pourquoi un petit changement dans ce que vous voyez peut entraîner un grand changement dans ce que vous faites.
Les personnes les plus "disciplinées" n’ont pas une maîtrise de soi héroïques.
Elles ont simplement appris à structurer leur vie d'une manière qui ne leur nécessite pas de recourir à leur volonté.
Pistes d’action
Éloignez le plus possible votre smartphone de vous et de votre champ visuel
Offrez-vous des alternatives de qualité : des livres par exemple
Supprimez les applications de contenus courts
3 - Renouez avec l’ennui
Nous vivons dans une culture à déficit d'attention. Attendre et s'ennuyer est devenu une expérience inédite dans la vie moderne. C’est un problème.
L'oisiveté n'est pas seulement une indulgence ou un vice ; elle est aussi indispensable au cerveau que la vitamine D l'est au corps.
Laisser vagabonder son esprit est paradoxalement indispensable à l'accomplissement de tout travail.
Il faut réapprendre à s’ennuyer et ne plus chercher à combler chaque seconde par des distractions, pour favoriser l’attention, la concentration et la mémoire.
Pistes d’action
Ne comblez plus le moindre temps mort en checkant votre téléphone
Octroyez-vous 30 minutes par jour sans distraction : marche en nature, méditation…
Éloignez votre téléphone au réveil et au coucher.
Au-delà de viser l’atteinte de vos objectifs, ces pistes d'action peuvent vous aider à libérer de la capacité attentionnelle, pour apprécier pleinement la beauté du monde qui vous entoure.
Ne plus avoir le nez dans son téléphone permet d’observer le monde avec un nouvel œil et de remettre votre curiosité d’enfant au service de votre compréhension du monde.
C’est l’occasion pour vous :
d’apprécier la profondeur des échanges avec vos proches
de retrouver votre capacité d’émerveillement
de redevenir passionné par la vie elle-même
Lorsque vous reprenez le contrôle de votre attention, chaque seconde peut devenir une source de joie, de partage, d’émotion, d’apprentissage, d’étonnement et d'émerveillement.
Alors, sortons de la guerre de l’attention.
Et entrons dans l’ère de l’intention.
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Très intéressant ! J'aime beaucoup la citation de Sénèque. En effet, la vie est ce qu'elle est et dure le temps qu'elle est censée durer. A nous de faire en sorte qu'elle compte en nous nourrissant de manière réfléchie et consciente :)
❤️❤️