Le pouvoir du don décrypté
#19 - Zoom sur les bienfaits de l'entraide
Bonjour à tous ! Je suis ravi de vous retrouver pour la 19ème édition de cette Newsletter, après une semaine de pause.
J’ai vécu une sorte de “trou créatif”, liée au manque de clarté de ma stratégie.
J’en ai profité pour faire le point et je suis en train de tout revoir.
Depuis mon retour de voyage en juin, je vis en famille, en Bretagne.
J’ai vécu un très bel été, entre explorations intellectuelles, moments en famille/entre amis et projets créatifs (cette Newsletter, diffusion de mon documentaire, lancement sur Youtube…).
Tout cela, sans vraiment connaître la direction que je prendrais sur le plan professionnel.
Mon but était de rester en mouvement : documenter mes apprentissages, multiplier les expériences, créations, challenges…
Désormais, je ressens le besoin de faire plus de rencontres, d’avoir mon “chez moi”, de me fixer un cap et ainsi mettre un peu d’ordre dans le “flou” de ma vie.
Après 1 an d’explorations diverses, je compte revenir m’installer à Paris dans les semaines à venir.
Je souhaite créer pour inspirer le changement et mettre ma plume au service d’acteurs à l’initiative de changements positifs dans la société.
J’aspire à vous partager un peu plus les coulisses de mes aventures, stratégies, doutes, apprentissages, rencontres…
Cela vous intéresserait-il ? Ou préférez-vous le format classique de la Newsletter, type “réflexion tirées de livre” ? Dites-le moi dans les commentaires :)
En attendant, place à l’édition du jour, inspirée du livre “l’entraide, l’autre loi de la jungle”.
Philosophes de la Grèce Antique, entrepreneurs modernes à succès ou encore moines bouddhistes, tous semblent partager un principe universel : le pouvoir du don, de l’entraide et de l’altruisme.
“Donne et tu recevras” disait déjà Platon 2000 ans plus tôt.
Alex Hormozi, un des entrepreneurs les plus en vogue, ne cesse de répéter : “Donnez, sans attente et vous obtiendrez plus que vous ne pouvez imaginer, dans tous les aspects de la vie.”
Enfin, Matthieu Ricard, figure du bouddhisme l’explique à sa manière “Nous vivons dans un monde fondamentalement interdépendant. [...] Notre bien-être, comme notre mal-être se construit avec les autres, au travers des autres.”
Ce principe a traversé les époques et semble valable dans tous les domaines (relations, business, biologie…).
Pourtant, dans les faits, la mode n’est pas à l’entraide.
“Société de l’ego, montée de l’individualisme, détérioration du lien social…”.
Ces tendances ne sont pas universelles, mais elles font partie des réalités de notre société.
Au fil de mes lectures, je comprends qu’il n’y a rien de plus vertueux que le don (de temps, d’argent, d’attention, d’aide…), sans attente de contrepartie, pour s’épanouir et même atteindre ses objectifs.
Pourquoi l’entraide est-elle si puissante ? C’est ce que nous allons chercher à comprendre.
Une société basée sur la théorie de l’individu égoïste
Notre société est fondée sur 3 croyances originelles :
L’état normal de la nature serait la guerre, la compétition, l'agression.
L’humain devrait s’extraire de cette nature. Depuis la philosophie des lumières, on voit l’humain comme un être supérieur aux autres espèces, par son langage symbolique et son esprit.
L’être humain serait naturellement égoïste : il poursuivrait toujours son intérêt individuel, de manière rationnelle (théorie de l’homo œconomicus).
La science comprend peu à peu que la réalité est bien plus complexe :
Il existe d’autres lois dans la nature que la compétition (comme l’entraide…).
L’humain provient de la nature et a toujours été intégré à celle-ci.
L’être humain est loin d’être un égoïste rationnel.
Mais les croyances ont la dent dure.
En poussant le culte de la compétition à son extrême, et en l’institutionnalisant, notre société n’a pas seulement engendré un monde violent, elle a surtout ôté une grande partie de son sens à la vie. - Pablo Servigne
Notre modèle économique part du principe que chacun poursuit son intérêt individuel. Mais cela ne répond pas à nos aspirations les plus profondes.
On le voit aujourd’hui : malgré une abondance matérielle jamais connue auparavant, nombre de citoyens ressentent perte de sens, vide existentiel, et solitude profonde.
Le délitement des liens entre humains et des liens avec le vivant a créé un grand vide, un immense besoin de consolation, que nous tentons de combler en permanence par l’accumulation frénétique d’objets, de trophées, de conquêtes sexuelles, de drogues ou de nourriture. - Pablo Servigne
La compétition fait partie de la nature certes, mais seulement de manière occasionnelle.
Ce ne serait pas tenable pour les organismes, si tout n’était toujours que compétition, celle-ci générant stress et fatigue…
La science a découvert qu’il existait une autre loi de la jungle participant à la vie sur terre : l’entraide.
L’entraide, un principe universel de la nature
“Personne ne se lasse de recevoir un service. Or, rendre service est agir conformément à la nature. Ne te lasse donc point de te rendre service en obligeant les autres.” - Marc-Aurèle
Marc-Aurèle avait déjà compris la réalité de la nature 2 000 ans plus tôt.
Plus récemment, la science a redécouvert un principe de base de la nature :
“Les organismes qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas les plus forts, ce sont ceux qui arrivent à coopérer.” - Pablo Servigne
À toutes les échelles, dans tous les milieux et pour tous les organismes (bactéries, faune, flore..), les services se donnent et se rendent dans tous les sens : protection contre nourriture, transport contre protection, nourriture contre soin…
Certains exemples montrent que les relations d’entraide du vivant peuvent devenir fusionnelles, jusqu’à transformer les organismes impliqués. - Pablo Servigne
Depuis 3,8 milliards d'années, les êtres vivants s'associent, coopèrent, voire fusionnent de 1001 manières pour survivre. On parle de « symbiodiversité ».
L’être humain ne fait pas exception.
Au contraire, c’est même notre capacité exceptionnelle de coopération qui nous a fait survivre si longtemps dans un milieu hostile et peu abondant.
Nous sommes le produit d’un emboîtement d’associations qui ont eu lieu depuis l'avènement de la vie et qui, ont encore lieu aujourd’hui, avec des sociétés d’une taille et d’une complexité uniques, faisant de nous l’une des espèces les plus coopératives du monde vivant. Bref, nous sommes l’entraide incarnée. - Pablo Servigne
D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, en temps de catastrophe, les gens coopèrent spontanément.
Des études montrent que les comportements altruistes augmentent lorsque l’on favorise l’intuition. Au contraire, quand on force les sujets à réfléchir, ils sont plus égoïstes.
La tendance à l’entraide humaine est donc dépendante des conditions de l’environnement.
Si l’environnement favorise l'égoïsme, les gens seront plus égoïstes.
À l’inverse, si l’environnement favorise l'altruisme, les gens seront plus altruistes et tout le monde y gagnera.
Pourquoi la vie sourit à ceux qui donnent le plus
Un principe clé de psychologie est le principe de réciprocité : le don crée chez l’autre une obligation de réciprocité, celle de rendre.
C’est pour cette raison que :
Les plus grands entrepreneurs conseillent de “Give First” (donner d’abord).
Les boutiques proposent aux gens des échantillons pour tester leur produit.
Les meilleurs créateurs de contenu sont ceux qui apportent le plus de valeur gratuite.
Aider quelqu’un provoque chez l’autre le désir de retourner la faveur.
C’est une triple obligation qui se crée : donner-recevoir-rendre.
Celle-ci génère un état de dépendance réciproque qui prolonge le lien social dans le temps, générant une boucle sans fin.
Le meilleur moyen d'être en sécurité est d'aider les autres à l'être. La meilleure façon d'être connecté est d'aider les autres à l'être. Les gens veillent les uns sur les autres. Mais personne n'aide ceux qui ne sont pas serviables - Derek Sivers
Aider les autres est donc le meilleur moyen de s’aider soi-même.
Car au-delà de ce principe de réciprocité, faire preuve de générosité envers les autres augmente le sentiment de bonheur et de satisfaction.
En psychologie Adlérienne, c’est le sentiment de contribution (aider quelqu’un ou une cause) qui donne un sens à la vie.
Alors pourquoi l’entraide n’est plus au cœur de la société ?
On observe un règle en biologie :
-Un milieu hostile soude progressivement les groupes.
-Un milieu d’abondance provoque la tendance inverse.
Aujourd’hui, l’interdépendance avec ses voisins n'est plus une question de survie immédiate.
La culture de l’individualisme et de l'égoïsme a donc tout loisir de se propager…
Comment sauver l’entraide ?
Malgré tout, l’entraide est loin d’avoir disparu : l’économie collaborative est en plein essor, de nouveaux modes d’organisations plus humains voient le jour et de nombreux individus se dévouent, chaque jour, pour les autres.
Quoi qu'il en soit, ce qui détermine le niveau d’entraide dans la société, c’est la croyance que nous avons sur la croyance des autres.
Les histoires que l’on se raconte, les mythes et les récits nourrissent nos croyances et in fine, nos comportements.
Si la compétition reste la norme, les individus continueront d’être toujours plus égoïstes.
À l’inverse, si l’entraide devient la norme, les individus coopéreront naturellement et c’est toute la société qui sera plus résiliente.
En sortant des mythes de la compétition et de l’égoïsme triomphant, et en nous inspirant de l’ingéniosité des écosystèmes naturels, nous pouvons refaire de l’entraide une norme sociale vertueuse sur le plan individuel et collectif.
D’ailleurs, si je peux vous apporter une aide ou un conseil pour quoique ce soit : je suis disponible par retour de mail ou message privé et je serais heureux de vous aider :)
PS : Merci d’avoir pris le temps de me lire 🙏 Si cela vous a plu, vous pouvez cliquer sur le petit ❤️ juste en dessous du titre de cet e-mail, laisser un commentaire ou me faire un retour par mail/message privé 💬
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C'était passionnant ! J'adore te lire, c'est toujours tellement pertinent. Je découvre le principe de "symbiodiversité" et je vais le creuser. La Nature est toujours le meilleur guide qu'on puisse avoir.
Et j'ajoute le livre de Pablo Servigne sur ma liste :)
Merci pour tout ce que tu partages, c'est précieux. Et donne à ta newsletter la forme que tu souhaites, on aime te lire et ça ne s'arrêtera pas si tu changes un peu de sujets (mais j'aime quand même beaucoup ce format ahah) :D
Encore une magnifique chronique Eliott. Je vais lire ce livre dès que possible. Je t’avais signalé celui de Rutger Bregman, L’humanité, une histoire optimiste qui développe une étude passionnante sur la bonté naturelle de l’humanité. Une sorte de révolution quand on nous a rebattu les oreilles avec L’homme est un loup pour l’homme.
Je te cite très souvent lorsque je rencontre des jeunes dans le cadre du Couchsurfing que je pratique avec délectation. Ce qui me touche le plus est ton authenticité et ce désir énorme de partager tes découvertes. Alors évidemment j’ai envie de te suivre encore et encore.