Solitude moderne : comment une génération hyperconnectée s’est retrouvée seule.
#45 - Un article pour comprendre un problème de société et vous annoncer mon nouveau projet 🎬
Mars 2024 - Le réveil sonne. Je suis dans mon studio parisien, prêt à commencer une nouvelle journée.
Je vis alors à Paris depuis 4 mois.
J’y suis venu pour lancer mon activité, faire des rencontres et me créer un cercle social fort.
Sur le papier, j’ai la vie de rêve.
Je suis freelance en écriture : pas de patron, une liberté totale sur mes horaires et mes projets.
Mais en pratique, ma journée type n’a rien d’extraordinaire.
Je me lève, prends mon petit déjeuner, et commence ma journée de travail, seul derrière mon écran.
À midi, je déjeune seul.
L’après-midi, je continue à travailler, toujours seul.
Le soir, je termine ma journée… seul.
Vous l’aurez compris : malgré mon activité passionnante sur le fond, je fais face à un problème que je n’avais pas anticipé : la solitude.
C’est là que je prends conscience de l’absurdité de ma situation : j’ai tout quitté pour être libre et créer une activité qui ait du sens pour moi.
Et me voilà à passer mes journées seul, derrière mon écran.
Ma quête de liberté m'aurait-t-elle mené à une indépendance stérile, dénuée de toutes connexions humaines ?
Je refuse de m’y résigner.
Face à ce constat, je m’active pour créer plus de liens au quotidien : je lance un podcast, je contacte mon réseau, j’organise des rencontres avec des amis indépendants…
Ces moments de partage sont de vraies bulles de bonheur.
Mais je comprends à quel point il est difficile de créer du lien au quotidien dans cette grande ville, où l’on ne connaît même pas ses voisins.
Alors, je me suis posé la question : suis-je le seul à me sentir seul dans ce monde hyperconnecté ?
Ironiquement, j’ai découvert que la solitude était devenue… un mal collectif.
La solitude : une épidémie silencieuse.
L’isolement est un « problème de santé publique mondial » pour l’OMS.
C’est une véritable épidémie silencieuse qui touche la population, la jeunesse en particulier :
→ un adulte sur trois dans le monde se sent seul.
→ 11 millions de Français souffrent d’isolement.
→ 37% des plus de 65 ans se sentent régulièrement seuls en France. Chez les 18-24 ans, ça monte à 62%.
La nouvelle génération, soit disant hyper connectée, se sent en fait profondément seule. D’ailleurs, même les personnes qui fréquentent beaucoup de monde peuvent ressentir ce vide.
Ce n’est pas le nombre de relations qui compte, mais leur qualité. Ce qui amplifie ce sentiment d’isolement, c’est le manque de reconnaissance et de liens authentiques.
Et ce qui est inquiétant, c’est la tendance.
Selon les recherches, le sentiment de solitude est en augmentation depuis les années 1970 et ne cesse de s'aggraver. Une tendance qui s’est accélérée avec la crise du COVID-19 et le boom des écrans.
Quelques chiffres pour comprendre l’ampleur du phénomène :
→ En 1975, 22 % des foyers français étaient composés d’une seule personne. Aujourd’hui, ce chiffre est de 37 %, et pourrait atteindre 50 % d’ici 15 ans.
→ En 2010, 2 % des 18-29 ans étaient socialement isolés. En 2020, ils étaient 13 %.
→ En 2021, l’Américain moyen n’a passé que 2h45 par semaine avec ses amis proches, soit une baisse de plus de 50 % par rapport au début des années 2010.
Ces tendances à l’isolement ont des conséquences dévastatrices sur notre bonheur, notre santé et notre capacité à faire société.
Pourquoi l’épidémie de solitude moderne est une catastrophe.
Sur le plan sanitaire, les études sont claires :
L’isolement social augmente les risques d’addictions, d’obésité, de maladies cardiaques et de diabète.
90 % des jeunes isolés subissent au moins un trouble psychologique (stress, anxiété, dépression).
La solitude augmente le risque de décès prématuré de 26 %, (autant donc que fumer 15 cigarettes par jour…).
Quand j’ai découvert ces chiffres, j’ai eu un déclic et j’ai pris conscience de la toxicité de la solitude pour la santé.
J’ai beau faire tout ce qui est “recommandé” : pratiquer une activité physique, manger sainement, bien dormir… Si je passe mes journées seul, j’adopte un mode de vie toxique qui affecte ma santé, sans que je m’en aperçoive vraiment.
Mais les répercussions ne s’arrêtent pas là.
Un problème individuel, des conséquences collectives
Au-delà de ses ravages sanitaires (et donc aussi économiques), l’épidémie de solitude pose une question cruciale :
Que devient une société où les individus ne savent plus vivre ensemble ?
Si nous continuons à nous enfermer dans nos bulles, les échanges disparaissent.
Et quand l’échange disparaît, c’est la méfiance qui s’installe.
Car la solitude agit comme un cercle vicieux : plus nous sommes seuls, plus nous perdons confiance en nous-même et en autrui.
Sans lien social, il n’y a plus de solidarité.
Plus de coopération.
Plus de projets communs.
Pourtant, nous avons plus que jamais besoin de coopération.
Nous vivons une époque où les défis collectifs sont immenses :
Réchauffement climatique,
Transitions technologiques,
Crise démocratique…
Sans lien social, nous sommes incapables de construire des mouvements collectifs pour y répondre. La solitude nous pousse à nous replier sur nous-mêmes, à nous abandonner à la loi du plus fort, au détriment de l’intérêt général.
Notre lien social s’effrite… et nous regardons ailleurs.
Mais alors comment en sommes-nous arrivés là ?
Et surtout, comment peut-on en finir avec la solitude moderne ?
Ce sont toutes les questions auxquelles je vais tenter de répondre dans cet article.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La solitude moderne ne tombe pas du ciel. Elle est le résultat de siècles d’évolutions économiques, sociales et technologiques.
Pour comprendre, remontons à nos origines.
1. Aux origines : la coopération, clé de la survie de l’espèce humaine
Notre espèce Homo Sapiens n’a pas toujours dominé la planète.
Pendant des centaines de milliers d’années, nous n’étions pas que des chasseurs. Nous étions aussi des proies.
Sur le plan physique, notre espèce est:
Moins forte que les lions.
Moins rapide que les guépards.
Plus petite que les rhinocéros.
Bref : physiquement, nous sommes loin d’être les plus forts.
On doit notre survie à une chose en particulier : notre capacité à coopérer.
Un humain seul n’a aucune chance face à un lion. Mais 5 humains qui coopèrent peuvent créer des stratégies, poser des pièges et le capturer.
Notre évolution a donc favorisé les humains capables de former des liens. Pendant des centaines de milliers d’années, nous avons évolué en groupes, en tribus, en communautés.
C'était une condition de survie.
Jusqu’à très récemment dans l’Histoire, un humain sans communauté était condamné à mourir.
Puis, tout a progressivement évolué.
2. La révolution industrielle : l’émergence de l’individu autonome
Notre espèce s’est développée et organisée pour transformer l’environnement naturel hostile en milieu sécurisant sur le plan matériel.
La Révolution Industrielle du 18ème siècle a fait entrer l’être humain dans un nouveau paradigme.
Les services autrefois assurés par la famille ou la communauté (nourriture, logement, santé...) sont devenus accessibles via l’État et le marché.
Résultat : l’individu n’était plus directement dépendant de sa famille et de sa communauté pour sa survie immédiate.
→ Il s’est autonomisé.
🟢 D’un côté, cette évolution est synonyme d’émancipation et de liberté.
🔴 De l’autre, elle entraînent une perte de repères inédite dans l’Histoire pour les individus.
"Des millions d’années d’évolution nous ont modelés pour vivre en communauté. Il a suffi de deux siècles pour nous transformer en individus aliénés." - Yuval Noah Harari
Cette transition marque un tournant anthropologique : certes l’individu gagne en liberté, mais il perd aussi en solidité et en certitudes, puisqu’il devient responsable de multiples choses dans la construction de sa vie.
L’individu autonomisé se trouve alors confronté à une pression pour définir et affirmer son identité à travers ses choix.
Conséquence : une forme d'insécurité existentielle, que la consommation ostentatoire tente, souvent en vain, de combler.
3. La société de consommation et le culte du moi
Avec la révolution industrielle, la production de marchandises a explosé.
Les progrès techniques ont permis de fabriquer des biens en masse, créant une abondance et un progrès matériel sans précédent.
Pour éviter la saturation des marchés, il a fallu inciter les individus à consommer toujours plus.
Comment ?
→ En créant de nouveaux besoins.
C’est ainsi qu’a émergé la société de consommation que nous connaissons, soutenue par de nouvelles professions : le marketing, la publicité, le merchandising...
Edward Bernays est l’une des figures de ce mouvement.
Sa mission : aider les géants de l’industrie à influencer l’opinion.
Sa meilleure arme ? La psychologie humaine.
Bernays s’appuie sur les travaux de son oncle, Sigmund Freud, pour décrypter les désirs inconscients des consommateurs et les utiliser dans ses campagnes.
C’est ainsi qu’en 1929, il fait de la cigarette un symbole de l’émancipation des femmes, pour le grand bonheur du patron de la compagnie américaine de tabac. (je raconte cette histoire dans ce post).
Consommer n'a alors plus vocation à répondre uniquement à des besoins objectifs.
→ Ça devient un moyen de se différencier et de s'affirmer en tant qu’individu.
C’est “dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es”.
Un siècle plus tard, cette logique toxique continue de renforcer l’individualisme et éloigne encore davantage les individus des liens communautaires.
En parallèle, un autre récit s’est imposé dans la société :
→ Le mythe du self-made man.
Depuis le XXème siècle, les films, séries et publicités glorifient l’idée que chacun peut réussir par ses propres moyens. Selon ce récit, la réussite ou l’échec ne dépend que de l’effort personnel.
Si ce récit est d’une part émancipateur pour les individus, il n’est pas sans conséquence. Car plus on avance, plus les individus considèrent leur existence d’un point de vue strictement individuel et non plus collectif.
→ Le travail s’est transformé en quête personnelle (projets individuels, entrepreneuriat).
→ L’éducation est devenue une affaire de compétences et de talents personnels.
→ La santé est perçue comme une affaire de choix individuels (hygiène de vie…).
Là encore :
🟢 D’un côté, c’est une chance : car nous sommes factuellement de plus en plus libres de faire des choix en tant qu’individu (et il faut en prendre conscience).
🔴 D’un autre côté, ça pose question : car l’effort personnel n’est jamais le seul déterminant de la réussite ou de l’échec d’un individu (et il faut aussi en prendre conscience).
Derrière les récits de succès personnels, il y a tout un tas de facteurs invisibles qui jouent leur rôle : capital économique, culturel, social…
Bref : on ne part pas tous avec les mêmes chances dans la vie.
Pourtant aujourd’hui :
→ Tout le monde subit la même pression à la performance, la comparaison sociale et l’injonction au succès.
→ Quand on fait face à un problème, on a le réflexe de chercher des solutions personnelles (sans jamais réfléchir aux dysfonctionnements systémiques).
Le résultat ?
👉 Un sentiment permanent d’urgence à la performance individuelle, qui provoque une explosion du stress et de l’anxiété dans nos sociétés modernes.
Un phénomène aggravé ces 15 dernières années par l’essor d’internet et des réseaux sociaux.
4. La grande accélération : l’ère des réseaux sociaux
9 janvier 2007 - Steve Jobs monte sur scène pour présenter le premier iPhone. Ce jour marque une nouvelle rupture : l’information devient accessible partout, tout le temps.
C’est à ce moment que les réseaux sociaux apparaissent.
A priori, ils étaient une révolution positive : ils promettaient de connecter le monde, de rapprocher les individus et de faciliter les échanges.
La réalité a été bien différente.
Car au-delà des aspects positifs, les réseaux sociaux entraînent aussi de sérieuses dérives :
Ils nous enferment dans des bulles algorithmiques et génèrent une radicalisation des opinions.
Ils valorisent les apparences et les succès superficiels (photos parfaites, filtres…)
Ils entraînent une comparaison permanente et une culpabilisation (notre vie semble toujours moins belle ou moins réussie que celle des autres).
Résultat : un mal-être généralisé, particulièrement chez les jeunes qui ne se sentent jamais “assez”...
Au-delà de ça, les réseaux sociaux génèrent le plus souvent un affaiblissement de la qualité de nos liens.
Sur Instagram, nous avons l’impression d’être en lien avec des centaines de personnes. Pourtant, ces interactions sont souvent superficielles et manquent de profondeur, comme l’explique Rémy Oudghiri, sociologue :
"Nous sommes dans une ère de boulimie relationnelle. On a beaucoup de contacts, mais peu de liens authentiques. Cette saturation nous lasse rapidement, laissant place à un sentiment de vide."
Il décrit ce qu'il appelle une virtualisation du lien, depuis 20 ans maintenant.
Et ce phénomène ne cesse de s'accélérer :
- Le télétravail explose, limitant les échanges humains au bureau.
- Les visios remplacent les rendez-vous physiques, augmentant la distance entre collègues ou partenaires.
- Les messageries instantanées remplacent les appels, jugés désormais trop intrusifs par les plus jeunes.
Ces tendances n’ont pas que des effets négatifs : elles offrent une flexibilité indéniable. Mais elles entraînent inévitablement une dégradation de la qualité de nos interactions sociales.
« Nous avons des sociétés fortement communicantes mais faiblement rencontrantes » - Gilles Lipovetsky
Et c’est ça le fond du problème : l’hyperconnexion moderne nous rend de plus en plus incapables de nouer des liens durables et profonds.
→ On se retrouve avec un paradoxe : la "génération réseaux sociaux", censée être la plus connectée de l’histoire, est en réalité l’une des plus solitaires.
En clair, nous sommes devenus des individus isolés dans un monde qui exige de nous une coopération plus forte que jamais.
Mais alors : comment remettre le lien social au centre ?
Comment remettre le lien social au centre du jeu ?
Ce n’est pas une question à laquelle on peut répondre en quelques lignes, tant elle est complexe et multifactorielle.
Le lien social est souvent considéré comme déterminé par l'individu - sa génétique, son âge, son sexe, son éducation, sa personnalité etc. Ces facteurs peuvent influencer la capacité à se connecter socialement, mais la qualité des relations dépend aussi de l'environnement social qui entoure un individu (infrastructures, associations, travail, culture…).
→ Il est donc essentiel d'examiner l'ensemble de ces niveaux pour imaginer des solutions efficaces et durables.
C’est le sujet que je compte explorer dans les prochains mois, en allant interroger des experts et en rencontrant des initiatives concrètes. Je vous en parle en fin d’édition.
En attendant, voici des premières pistes d’actions :
À l’échelle individuelle
Individuellement, nous ne sommes pas vraiment responsables de la situation actuelle. Mais nous avons tous notre rôle à jouer pour redonner de l’importance à nos liens.
Voici 3 pistes d’action :
A) Reconsidérer les interactions sociales comme une priorité
Pendant un temps, je me suis enfermé dans une course à la productivité. Puis j’ai constaté à quel point mon enthousiasme et mon énergie sombraient quand j’étais seul trop longtemps.
Alors, j’ai complètement changé ma hiérarchie de valeur.
Aujourd’hui, une journée réussie pour moi ne se mesure plus en nombre de tâches effectuées, mais en qualité de moments partagés.
→ La première étape pour donner plus de place au lien social dans sa vie, c’est d’en faire une priorité au quotidien.
B) Adopter un usage raisonné de la technologie
Dans les années 2010, les smartphones ont débarqué dans nos vies sans qu’on n’ait vraiment le temps de décider la place qu’on voulait leur donner.
Résultat : ils ont pris une place colossale.
Ils ont remplacé pas mal de nos interactions sociales. Ils capturent notre attention en permanence. Et leur seule présence à proximité perturbe nos interactions réelles.
Aujourd’hui, on devrait tous réfléchir à la place qu’on veut donner au numérique.
Et prendre les mesures nécessaires pour le laisser à sa juste place.
Par exemple en limitant les réseaux sociaux, pour laisser de la place aux relations réelles.
C) Créer, rejoindre ou prendre soin d’une communauté
Pour recréer du lien social dans sa vie, rien de tel que de rejoindre des activités qui le permettent comme des clubs, des associations ou des groupes de loisirs.
On peut aussi commencer beaucoup plus simplement.
Nos vies sont déjà remplies de gens précieux. Pourtant, dans le torrent du quotidien, on oublie souvent de leur porter l’attention qu’ils méritent.
Pour redonner de l’importance à nos liens, il nous suffirait de porter un regard plus attentif à toutes les personnes qui nous entourent : amis, proches, collègues ou commerçants de notre quartier…
Un sourire, un coup de téléphone ou un petit mot personnalisé pour prendre des nouvelles, ça a beaucoup de valeur pour celles et ceux qui les reçoivent.
Quoiqu’il en soit, au 21ème siècle, les relations sociales ne nous sont plus imposées.
→ C’est donc à nous d’en prendre soin, en allant proactivement vers les autres.
2. À l’échelle de la communauté
À un niveau plus collectif, il est crucial de créer et valoriser des lieux de rencontres physiques.
Je pense à 2 axes en particulier :
Dynamiser les espaces riches en interactions :
→ Réinvestir les cafés, parcs, marchés, espaces partagés, promouvoir les tiers-lieux.
→ Encourager des lieux intergénérationnels où jeunes et anciens peuvent se rencontrer.Organiser des événements communautaires :
→ Fêtes de quartier, activités sportives collectives, ateliers culturels.
→ Développer des initiatives comme les "cafés réparation" ou les "cercles de discussion".
“Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes peuvent changer le monde. En fait, c'est toujours ainsi que le monde a changé.” - Margaret Mead.
3. À l’échelle nationale
Au niveau systémique, c’est évidemment un chantier énorme. Mais voici plusieurs pistes en vrac pour remettre le lien social au coeur de notre société :
- Enseigner la valeur des relations humaines dès le plus jeune âge.
- Encourager des politiques publiques pour renforcer les liens sociaux.
- Développer des infrastructures pour des lieux de rencontre (centres culturels, jardins partagés).
- Financer des associations qui luttent contre l’isolement et la précarité sociale (j’ai récemment découvert l’association Entourage).
- Responsabiliser les entreprises technologiques pour limiter les mécanismes addictifs (scroll infini, notifications).
- Promouvoir les plateformes qui incitent aux interactions réelles (meetup…)
→ On devrait faire en sorte que le virtuel soit toujours mis au service du réel (et non l’inverse).
Conclusion
On peut vite se sentir dépassé par l’ampleur de la tâche pour recréer du lien social dans notre société. Mais il y a une bonne nouvelle : rien n’est figé. Le lien social, aussi fragile soit-il aujourd’hui, peut être relancé.
Et ça peut commencer très simplement, autour de soi.
Ce que je retiens : c’est qu’on a tous intérêt à reconsidérer l’importance de nos relations sociales.
La plus longue étude d’Harvard sur le bonheur et la santé est catégorique : ce qui compte le plus pour une vie heureuse, ce ne sont pas nos possessions matérielles, nos réussites professionnelles ou nos followers sur les réseaux sociaux.
→ C’est la qualité de nos relations sociales.
C’est dans les moments partagés, les discussions sincères, les éclats de rire et l’entraide que se trouve le véritable sens de nos vies.
Et ce n’est pas seulement une question de bonheur personnel.
Recréer du lien social, c’est aussi un impératif collectif.
Dans un monde en crise, incertain et en perpétuel changement, nous avons plus que jamais besoin les uns des autres. Les grands défis de notre siècle ne pourront pas être relevés individuellement.
Ils nécessitent une réelle coopération, une solidarité retrouvée, et un tissu social renforcé.
Revaloriser le lien social, c’est se donner les moyens de relever ces défis.
Et c’est retrouver ce qui nous rend profondément humains.
Pour conclure, je reviens à mon histoire personnelle. Depuis ma prise de conscience au printemps 2024 sur l’importance des interactions sociales, j’ai changé de mode de vie. J’ai dit adieu à mon studio parisien solitaire pour intégrer une colocation. J’organise de plus en plus d’évènements en collectif.
Je suis convaincu que nous avons tous été dépassés par les événements et outils de notre époque et qu’il est urgent que nous arrêtions de voir nos vies à travers notre seul prisme individuel, car cela prive nos vies de l’essentiel.
Comme le dit si bien Christopher McCandless d’Into The Wild :
« Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé. »
Ne l’oublions pas.
— — — —
J’ai rédigé cet article pour avoir une vision globale du phénomène de solitude moderne. Mais j’aimerais aller beaucoup plus loin :
sur le fond : pour comprendre les causes profondes du problème (en interrogeant des experts) et ses solutions (en rencontrant les pionniers qui créent du lien dans notre société).
sur la forme : pour créer une prise de conscience collective sur l’urgence de repenser nos relations sociales dans ce monde bien trop fragmenté.
→ J’ai donc décidé de me lancer donc dans la réalisation d’un documentaire sur la solitude moderne. 🎬
Si ça vous parle, vous pourriez m’aider de 3 manières :
1. Partager cet article autour de vous.
2. Me faire vos retours par mail.
3. Vous inscrire à ma newsletter pour suivre les avancées du projet. 👇
Un grand MERCI à vous d’avoir lu jusqu’ici. 🙏
À très vite !
-Eliott
Très bel article et super projet! De mon côté, j’ai recréé un cercle, via le réseautage, de gens avec qui je connecte bien et qui partage les mêmes intérêts et besoin de discuter d’autre chose que de sujets superficiels.
Pour ma part, je fais aussi des café virtuel en nature; j’invite les gens à faire connaissance en échange d’une marche que nous prenons ensemble si possible, au chacun de notre côté, avec le téléphone. Ça amène les gens à sortir dehors, rencontrer du nouveau monde et se détendre :)
Super article, bravo ! Je partage entièrement ton diagnostic. Le remède que j'ai trouvé pr sortir de mon cocon et de mon cercle social habituel : j'ai lancé il y a 2 ans à Lausanne (où je vis) "Get A Pint" : j'offre des verres de temps en temps à de parfaits inconnus pour papoter de tout mais jamais de rien pendant une petite heure dans le bar choisi par mes guests. Le concept fonctionne étonnament bien (c'est juste trouver & contacter des invités potentiels sur Insta qui est relou). J'explique le concept sur www.getapint.ch. Tout de bon pour ton projet !